Bien qu’elles soient la base de tout projet qui se veut viable et profond, il est rare que l’on interroge réellement ses motivations lorsqu’on décide de se lancer dans l’écriture d’un roman. Pour la plupart, cela débute très souvent par le plaisir que l’on ressent à écrire, par la passion pour l’écriture. Avec le temps et en fonction des moments de la vie, à cette passion viennent se greffer d’autres raisons sur lesquelles les auteurs prennent appui afin d’être boosté dans leur travail et achever la rédaction de leur roman.
Ces raisons divergent d’un auteur à un autre et peuvent être classées suivant deux catégories : Les motivations limitantes et les motivations portantes.
Les motivations limitantes
C’est tous types de motivations qui freinent notre épanouissement au quotidien. Qui nous empêchent d’aller au bout de nos projets, désirs et rêves. Parmi les motivations limitantes, on compte les motivations matérielles et personnelles.
Motivations matérielles
Écrire pour subvenir à ses besoins matériels ou pour s’enrichir est une source de motivation. De plus en plus d’auteurs ambitionnent de vivre de leur plume et on ne peut guère les en blâmer, quoi de plus naturel que d’exercer une activité pour subvenir à ses besoins. Toutefois, le problème se pose quand cette motivation qui, bien que légitime, devient la motivation principale.
Quand gagner de l’argent est la principale raison pour laquelle vous écrivez, vous n’êtes pas loin d’abandonner vos projets d’écriture si les finances ne sont pas au rendez-vous. On n’explose pas toujours les ventes dès son premier roman. Parfois pas même au dixième et tout le monde n’est certainement pas destiné à devenir J.K Rowling.
Le second risque encouru à prioriser la motivation matérielle est de se tourner vers la production d’une littérature plus vendeuse, mais en totale contradiction avec ses valeurs. Ce qui est certainement un choix que beaucoup d’auteurs font. Toutefois, avant de le faire, demandez-vous si vous êtes en mesure de l’assumer.
Enfin, vous risquez de vous détourner du plan de Dieu pour votre vie. Dieu ne vous a pas pourvu de ce talent au hasard, mais bien pour que vous le mettiez à profit afin d’accomplir de grandes choses. Or, si la rémunération matérielle est ce qui vous anime, vous vous éloignerez sans aucun doute de ses plans pour vous.
Motivations personnelles
Elles tournent autour de notre propre personne. Pour la plupart, elles visent à satisfaire un besoin de reconnaissance, un besoin d’appréciation ou d’admiration comme écrire pour devenir célèbre.
Nombreux sont les auteurs débutants ou non qui écrivent dans le but de devenir célèbre et d’être admiré d’un plus grand nombre. Personne ne vous condamnera de vouloir être admiré et reconnu en tant qu’écrivain, c’est le défaut nécessaire et commun à toutes les femmes et les hommes de lettres. Cependant, quand ce besoin est énormément ancré en vous et surpasse tout autre besoin, cela mène à l’égoïsme, voire à l’égocentrisme.
A l’exemple des motivations matérielles, les motivations personnelles placées en priorité constituent une pierre d’achoppement pour vos projets livresques. Elles vous amèneront à dévaloriser votre travail si la reconnaissance escomptée n’est point au rendez-vous. Pire, cela peut conduire à une crise identitaire où, vos actions, vos valeurs, votre stabilité et votre futur sont déterminés par la reconnaissance d’autrui.
Les motivations limitantes ne sont pas mauvaises intrinsèquement, car elles contribuent d’une certaine manière à notre équilibre en tant qu’artiste. Elles deviennent un danger lorsqu’elles sont placées en première position, parce qu’elles restreignent notre vision et nous éloignent parfois de notre mission.
Les motivations portantes
Les motivations portantes sont celles qui nous permettent d’avancer dans nos projets. Elles nous procurent une certaine endurance dans l’action et nous aident à nous dépasser : c’est le cas des motivations altruistes et spirituelles.
Motivations altruistes
Elles sont caractérisées par le désintérêt matériel et personnel. Elles visent la société ou l’humain, leurs buts étant de contribuer d’une façon ou d’une autre au bien-être et au bonheur d’autrui.
L’altruisme n’est pas une action récente, mais une tradition qui remonte à plusieurs siècles. Bon nombre de personnes ont consacré leur vie à défendre les causes qui leur tenaient à cœur. Certains l’ont fait à travers leur fortune et d’autres à travers leur plume.
L’auteur qui est porté par des motivations altruistes est uniquement intéressé par l’impact qu’aura son œuvre sur le quotidien d’autrui. Pour lui, ce qui importe, c’est ce que le lecteur recevra au travers de ses écrits.
Ce type de motivation donne le courage et la force d’aller jusqu’au bout de son projet. L’objectif principal étant d’en faire profiter ceux à qui celui-ci est destiné. Pour certains, la plus belle des récompenses est celle-là.
Je me rappelle des propos d’un auteur qui disait : « au-delà de l’admiration que peut témoigner le public pour mes ouvrages, ce qui compte pour moi, c’est de les entendre dire que mes écrits ont contribué à changer quelque chose dans leur quotidien.”
Toutefois, j’imagine bien que quand on parle d’altruisme, l’auteur à tendance à penser qu’on lui propose d’écrire gratuitement. Je me doute bien que peu sauteront de joie à cette idée. Mais, il y a aussi une autre façon de faire preuve d’altruisme dans l’exercice de son art. On peut contribuer aux causes qui nous tiennent à cœur avec les revenus générés par la vente de nos ouvrages : c’est le cas de J.K Rowling, auteur des sept tomes de la saga Harry Potter qui a investi une partie de son argent gagné grâce à ses livres dans des actions de lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales.
Motivations spirituelles
Les motivations spirituelles revêtent souvent une dimension spirituelle. Elles servent une mission divine ou un but divin. Elles sont dirigées vers l’autre, la société et elles donnent un sens à l’exercice du talent.
Au-delà de la rémunération matérielle, de la reconnaissance sociétale, l’auteur écrit parce qu’il se sent investi d’une mission particulière dans le domaine de la littérature. (conf l’article Auteur chrétien de fiction et auteur de fiction chrétienne quelle différence ?)
Ce type de motivations a ceci de particulier : elles permettent à l’auteur de se dépasser en vue d’atteindre ses objectifs. Elles sont bien plus porteuses pour l’auteur, car elles sont alimentées par une source spirituelle intarissable, je veux dire Dieu. Ce qui permet à l’auteur d’être persévérant en dépit de tout (faible rémunération financière, pas de reconnaissance au niveau de ses, etc.) ce, jusqu’à l’accomplissement de sa mission.
Les motivations portantes à l’opposé des motivations limitantes élargissent notre vision, nous font progresser et avancer dans nos projets afin d’en faire profiter au plus grand nombre.
Les motivations divergent, et avoir conscience des types de motivations nous donne de déterminer si celles qui nous animent nous permettront d’aller au bout de notre projet romanesque. De rester fidèle à nos valeurs, d’être épanouies dans notre art et de persévérer même quand le découragement frappera à notre porte.